Les grands mots majuscules demi-mots sans scrupules les mots flous pas très sûrs les tabous qu’on murmure
Les mots creux pour remplir au milieu des sourires dans l’emphase imbécile c’est des phrases inutiles Les mots lourds les secrets les d’amour les de vrai les qui s’usent et s’envolent les d’excuse à l’école Les mots crus qu’est-ce qu’on croit c’est du cul pas d’la soie du tout cuit immédiat pas béni pas loufiat. Les mots muets pour mimer des guill’mets refermés les mots clés les sésames les fumées les tam-tam Les mots cris de douleur trop de bruit dans le cœur qu’on supporte en silence faut qu’ça sorte plus qu’on pense Les mots dits intellos mais maudits soient les mots ceux qui tuent les non-dits les mots tus interdits Les mots qu’on devrait dire mais trop longs à sortir les mots doux d’où qu’ils soient viennent tou jours parfois Mais les mots mots mêlés dans des flots bégayés mots croisés aux carr’fours écoutez c’est d’l’amour
C'est pas de bon augure mon cousin tout' ces déconfitures ces larcins pas grand chose qui rassure pas d'vaccin mais y aura la facture à la fin Car rien n'est jamais sûr c'est certain y a qu'à voir les bavures d'argousin les discours de posture baratin toujours le même refrain miniature Car rien n'est bien certain ça c'est sûr du jour au lendemain no futur aux larmes citoyens les obscurs bons pour la revoyure aux Quinze-Vingts Si tous les gars copains signatures voulaient s'donner la main d'envergure se coiffer au phrygien en galures bouter l'élyséen imposture Car rien n'est jamais sûr mon lapin pas d'la littérature de bouquin quand tout va dans le mur ça revient en plein dans la figure des coquins C'est pas de bon augure mon gamin de chanter sang impur aux voisins par le trou d'la serrure on voit rien caillou dans la chaussure et gadin Ca va finir vilain la nature la mer sans les marins mergitur nécro pôle sans pingouin sépulture et tagada tsoin tsoin à lurelure Gagner à toute allure des séquins sale temps pour l'aventure baladin on a perdu mesure et latin aux égos boursouflures tout l'tintouin Car rien n'est moins certain ça c'est sûr ça s'en va ça revient au galop tiens la rime est pas sûre mon coco c'est la température sans chapeau Mais y a un p'tit chemin et des mûres des noisettes en parfum mon amur ce s'ra chouette ce s'ra bien j'te le jure sans toi rien n'est certain ça c'est sûr bon j'vais m'baigner
Ça s'est passé un jour je sais plus vraiment quand un jour parmi les jours resté là en suspens. C'était peut-être avant ou après va savoir, hier c'est y a longtemps dans les trous de mémoire quand des années-lumière ont coulé sous les ponts coulé sous les paupières des tant mortes saisons. Hier c'est y a longtemps et après va savoir si c'était pas avant ou ailleurs dans l'histoire. Était-ce déjà moi au chevet d'un mirage assoiffé des endroits soulignés dans les pages, ou bien n'était-ce rien qu'une peine perdue et si je m'en souviens je ne m'en souviens plus.
On me dit les contours et les géographies du jour parmi les jours à quelques pas d'oubli, les accords clandestins cachés dans les pianos quand les petits matins dansaient incognito. Mais j'ai tout oublié des ombres et du secret; un jour ça s'est passé un jour, à tout jamais.