jeudi 22 novembre 2012
Ma ville
Moi ma ville c'est New-York c'est Paris c'est Marseille
l'insolite tumulte au parfum de la rue
les destins ajoutés où tout se dépareille
à flâner l'air du temps et autres impromptus.
C'est le camion poubelle à cinq heures du matin
un relent de gas oil qui monte à la fenêtre
pour un jour comme un autre et peut-être un béguin
fidèle inattendu ou parti comme un traître.
Ma ville c'était hier quand encore quelque champ
accueillait la pucelle sur l'herbe effervescente
défendant mollement le soutien-gorge blanc
d'une fièvre confuse et unique tourmente.
C'est aussi un amour perdu dessous les toits
d'un immeuble audacieux à l'implicite entrée
l'ascenseur est en panne et l'escalier de bois
craque encore sous les pas d'un amant passager.
Des bobines défilent à la petit' semaine
les métrages oubliés des ombres citadines;
au ciné permanent la comédie humaine
déplie les strapontins aux fesses enfantines.
Moi ma ville c'est ma terre, mes racines en béton
Brooklyn, la Cannebière, la rue des Morillons
ma ville c'est ma poussière, mes embruns d'horizon
macadam réverbère et Paname au balcon.
mardi 13 novembre 2012
Ainsi fond, fond, fond
Au fond d'un puits
sans fond
s'enfoncent les souv'nirs
depuis
Et puis
ainsi font, font, font
trois p'tits tours et puis s'en vont
Ainsi vont, vont, vont
les petites petites miettes
de l'oubli
au fond du puits
Mais, Rien qui s'en va
tout qui se jette
à la sauvette
Rien qui se jette
tout qui s'en va
aux oubliettes
Au fond d'une poche
trouée
se perdent les cinoches
tickets
usés
Ainsi font, font, font
les amourettes et s'en vont
et s'envolent, volent, volent
les petites jupettes frivoles
des starlettes
de bals musette
Mais, Rien qui s'envole
tout qui console
à la sauvette
Rien qui console
tout qui s'envole
aux oubliettes
Au fond du coeur
en chœur
s'enroulent les serments
serrements
Pourtant
ainsi font, font, font
trois p'tits tours et puis s'en vont
Ainsi vont, vont, vont
marguerites à tous les vents
diamants
étincelants
Mais, Rien qui scintille
tout qui s'éteint
à la sauvette
Rien qui s'éteint
quand ça scintille
aux oubliettes
Au fond des yeux
pudiques
se lisent les années
voilées
obliques
Ainsi fond, fond, fond
au fond du verre le glaçon
Ainsi vont, vont, vont
les petites gouttelettes
de la vie
sans faire de bruit
Mais, Rien qui se barre
tout qui s'égare
à la sauvette
Rien qui s'égare
tout qui se barre
aux oubliettes
Au fond du fond
des choses
ça tourne pas bien rond
shadows
au fond
Ainsi font, font, font
les petites marionnettes
Ainsi vont, s'en vont
les choses avec les poètes
But who knows
où vont les choses.
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