jeudi 22 novembre 2012

Ma ville

















Moi ma ville c'est New-York c'est Paris c'est Marseille
l'insolite tumulte au parfum de la rue
les destins ajoutés où tout se dépareille
à flâner l'air du temps et autres impromptus.

C'est le camion poubelle à cinq heures du matin
un relent de gas oil qui monte à la fenêtre        
pour un jour comme un autre et peut-être un béguin
fidèle inattendu ou parti comme un traître.   

Ma ville c'était hier quand encore quelque champ
accueillait la pucelle sur l'herbe effervescente
défendant mollement le soutien-gorge blanc
d'une fièvre confuse et unique tourmente.

C'est aussi un amour perdu dessous les toits
d'un immeuble audacieux à l'implicite entrée   
l'ascenseur est en panne et l'escalier de bois 
craque encore sous les pas d'un amant passager.

Des bobines défilent à la petit' semaine
les métrages oubliés des ombres citadines;
au ciné permanent la comédie humaine
déplie les strapontins aux fesses enfantines. 

Moi ma ville c'est ma terre, mes racines en béton
Brooklyn, la Cannebière, la rue des Morillons
ma ville c'est ma poussière, mes embruns d'horizon
macadam réverbère et Paname au balcon.